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Poussière jaune, l’analyse est faite !

Depuis des années, des malouins et malouines nous signalent que, parfois, ils trouvent une fine pellicule de poussière ( jaune / verte) sur leurs voitures ou leurs fenêtres à des moments où aucune arrivée de sable saharien ou autre phénomène n’est signalé par les organismes en charge de la surveillance de l’air.

Depuis longtemps à OSONS ! nous souhaitions connaître la composition de ces poussières.

Grâce à un signalement de dépôts localisés dans un secteur de la ville , nous en savons, désormais, un peu plus.  Ce secteur sous le vent, est situé entre 1 et 1,5 km des installations industrielles du port et de la Zone sud et à 25 m au-dessus. Ce secteur, nous le connaissons bien pour y avoir relevé les odeurs et installé une surveillance des particule fines entre 2016 et 2019. L’achat rapide de kits a permis le prélèvement et les analyses des poussières signalées. Réalisées par le laboratoire KUDZU, ces analyses donnent des résultats qui ne rassurent pas sur la qualité de ce que nous respirons.

La recherche de métaux lourds dans les poussières montre que celles-ci ne sont pas d’origine naturelle et les résultats fournis par Kudzu sur l’Arsenic et le Cadmium montrent que la population de Saint-Malo peut être exposée à des poussières très chargées en particulier par ces métaux.

Les résultats comparés aux prélèvements réalisés en France entre 2019 et 2021 sont inquiétants sur ces deux critères.

Sur l’arsenic : la poussière prélevée à Saint-Malo contenait de 10871 ng/g d’arsenic lorsque celle à laquelle est confrontée 90% de la population française contient 4507 ng/g d’Arsenic.

Sur le cadmium : la poussière prélevée à Saint-Malo contenait de 3768 ng/g de cadmium lorsque celle à laquelle est confrontée 90% de la population française contient 2032 ng/g de cadmium.

Pour résumer, les Malouins et les Malouines peuvent être confronté·e·s à des poussières contenant 241% d’arsenic et 185% de cadmium en plus que 90% de la population française.

(Les documents d’analyse du laboratoire KUDZU seront présents sur notre stand lors du village des associations le 7 septembre 2024)

Extrait des informations générales du rapport d’analyse (laboratoire Kudzu)

ARSENIC (As)

Utilisation industrielle :
Naturellement présent dans la nature, l’arsenic est généralement présent en faible quantité dans la nature. L’arsenic se retrouve dans le sol sous forme d’impuretés, d’ion absorbé ou de précipité. Les apports industriels et agricoles peuvent multiplier par 20 la quantité d’arsenic naturellement contenue dans les sols. On retrouve également de l’arsenic dans l’air, ceci étant do aux activités volcaniques. De plus, la pollution atmosphérique augmente avec l’activité des fonderies.
L’arsenic sert dans l’industrie du bois comme agent de conservation, dans les cosmétiques, dans les herbicides et les pesticides, dans la pigmentation de la peinture jaune et dans la composition de certains médicaments. ll sert aussi à durcir les métaux et à doper les semi-conducteurs, dans la fabrication de colles, pour la mort au rat et dans les cigarettes.
En dehors d’une exposition professionnelle, les principales sources d’exposition à l’arsenic sont la consommation d’eau contaminée avec cet élément et la consommation de crustacés et de fruits de mer.
Effets sanitaires et classification de toxicité :
L’arsenic est classé substance cancérigène avérée (Catégorie 1) par le Centre International de Recherche sur le Cancer.
L’exposition chronique à de faibles doses d’arsenic peut provoquer des problèmes de peau (hyperpigmentation, excroissances de peau… ), des atteintes au système nerveux périphérique : engourdissement des mains et des pieds pouvant aller jusqu’à des picotements intenses de ces membres, et des risques de cancers de la peau, de la vessie et des poumons.
L’arsenic est excrété principalement dans les urines dans les 24 à 48 h suivant l’exposition.

CADMIUM (Cd)

Utilisation industrielle :
Le cadmium est utilisé dans de nombreux produits de la vie courante notamment dans les accumulateurs électriques (Batteries Cd-Ni), les pigments pour les couleurs jaunes (peintures, matières plastiques… ), et comme stabilisant du plastique.
Effets sanitaires et classification de toxicité :
En dehors d’une exposition professionnelle, l’ingestion est la principale voie d’exposition au cadmium (eau et alimentation, notamment le poisson). Les personnes exposées à la fumée de tabac (fumeurs actifs et passifs) ont généralement dans l’organisme des concentrations de cadmium plus élevées.
Le cadmium et ses dérivés sont classés comme cancérigènes avérés pour l’homme, (Groupe 1) par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Lorsqu’il est inhalé, il peut causer des lésions au niveau des poumons. ll cible principalement les reins et peut provoquer des troubles rénaux. Le cadmium est un élément divalent et l’ion cadmium (Cd2+) peut se substituer au calcium (Ca2+) dans les os, modifiant notamment leur densité et leur résistance.
Le cadmium s’accumule dans les organismes (foie et reins) et s’élimine très lentement : diminution de 50 % des quantités dans l’organisme en 10 à 20 ans. Il est excrété essentiellement par voie urinaire.

Altimétrie des prélèvement dans Saint-Malo (25m)

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